top of page

Il était une fois... Tim Tim !

  • Axelle MOANDA
  • 25 févr. 2024
  • 3 min de lecture

" - Tim Tim !

-Bois sec !

-Est-ce que la cour dort ?

-Non la court ne dort pas !

-Messieurs, Mesdames, Cric ! Crac ! Tant pis pour celui qui tombe dans un bourbier et qui ne connaît pas la manière de se débarbouiller.

-Cric !

-Crac !

-Savez-vous pourquoi le singe a peur du chien?

-Non... Eh bien ! Je vais vous conter l'histoire.


Vous l’aurez compris, aujourd’hui je ne vais pas vous parler ressources humaines, diversité, inclusion, non, que nenni.

Aujourd’hui, je vais vous parler… De contes de fée ! Et de pas n’importe lesquels, nous allons parler des contes qui ont bercé mon enfance.


Avez-vous déjà eu l’occasion d’assister à une représentation faite par un conteur ou une conteuse professionnelle ? Oui ? Non ? Je vais partir du principe que la réponse est non et je vous invite à regarder cette petite vidéo faîte par l’un pour ne pas dire le conteur le plus connu/reconnu/admiré de la Guadeloupe ; Monsieur Moïse BENJAMIN – BENZO de son nom d’artiste.

Je ne reviendrai pas sur le conte en tant que genre littéraire, rentrons maintenant dans le vif du sujet.


1. Qu’est-ce qu’on entend par conte antillais ?


Il n’existe pas de définition précise du genre antillais. Et, il ne s’inscrit pas dans un sous-genre particulier du conte classique. Mais on peut regrouper l’ensemble de ces contes en deux catégories :

- les contes d'animaux

- les contes d'humains et de créatures surnaturelles


2. Les origines du conte antillais


Le conte est un mode d’éducation connu et reconnu dans la tradition africaine. Les esclaves arrachés à leurs terres ont apporté avec eux cette tradition. Il est né dans les plantations, il y a grandi, il s’est enrichi de la diversité des esclaves. Les contes qui sont nés sur ces terres ont été transmis de génération en génération lors de soirées autorisés par le « béké » (le propriétaire de la plantation) par celui qu’on appelle : le conteur.


3. Le contexte


Ainsi, le conte antillais s’inscrit fortement dans le contexte socio-historique de l’époque.

Ce n’est pas simplement l’occasion pour les esclaves de rêver en écoutant de belles histoires. C’est un moment pour maintenir leur culture et leurs traditions en vie. Un moment pour exprimer leurs sentiments, leurs révoltes face à situation en dissimulant messages et paroles, ou en utilisant certains personnages pour faire référence à des esclaves ou au maître.


4. Le conte antillais – faire vivre la mémoire


Le conte avait une autre utilité. Lors des évènements marquants de la vie comme une veillée funèbre, le conte avait toute sa place. On se rassemblait et les conteurs venaient raconter des anecdotes sur le défunt pendant toute la nuit, en veillant bien à maintenir l’attention à l’aide des "Yé krikYé krak, Yé mistikrikYé mistikrak, est-ce que la cour dort ?non la cour ne dort pas", bien connus des antillais et des antillaises.


5. Et aujourd’hui ?


Le conte a évolué avec la société. Il ne se fait plus exclusivement en créole. Il ne se transmet plus uniquement le soir à la nuit tombée dans le quartier ou lors d’évènements particuliers. Il prend place le jour dans les écoles et les manifestations culturelles, il se décline à l’écrit en français et en créole bien sûr. Des conteurs et conteuses engagées maintiennent cette tradition tout en lui apportant un coup de jeune, pour permettre aux générations futures de se connecter à leurs racines et à leur héritage culturel.


Ainsi, le conte antillais incarne l'âme vibrante et résiliente des Caraïbes. À travers ses récits envoûtants, il nous transporte dans un univers où se mêlent l'histoire et la tradition. En préservant et en partageant ce précieux héritage, les conteurs antillais perpétuent un legs culturel qui continue d'inspirer.


Pour finir, je vous propose la bande annonce du film "Vanille" de Guillaume Lorin sorti en 2021 qui met en avant plusieurs thématiques dont la Guadeloupe, le conte, les animaux fantastiques, les cheveux, etc.



 

 
 
 

Comments


bottom of page