Éducation : est-on capable d'accompagner les jeunes générations ?
- Axelle MOANDA
- 24 janv. 2024
- 3 min de lecture
Depuis que je suis devenue maman, je m’intéresse beaucoup plus à ce qu’est l’éducation.

En tant que fille de professeure des écoles ce mot, ce concept, ne m’est cependant pas inconnu. J’ai vu ma mère éduquer les jeunes générations, leur transmettre connaissances et savoirs. Cependant, ce qui m’a toujours fasciné avec son métier c’est qu’elle ne se contentait pas de leur apprendre à lire, à écrire, à compter. Non, elle s’adaptait autant que possible aux origines de ses élèves, à leurs environnements familiaux, à leur particularité. Ma mère avait à cœur de faire progresser l’ensemble de sa classe et ne comptait pas ses heures pour adapter un même exercice aux différences de niveaux ou de compréhension de ses élèves. Cela lui a valu d’être aimée de beaucoup d’entre eux et d’être aussi appréciée de leurs parents…
Mais je digresse. Revenons à l’éducation. Mes yeux d’enfant d’abord et d’adolescente ensuite ont su mesurer, l’implication et l’investissement que cela demandait.
Je pense également, que sans m’en être rendue compte à l’époque, j’avais perçu un autre enjeu… Un enjeu que j’appréhende mieux maintenant que je suis devenue adulte et mère.
Cet enjeu est au centre – de mon point de vue - de l’article écrit en 1954 par Roger COUSINET dans le bulletin de psychologie. Intitulé « Qu’est-ce que l’éducation ? » il présente définitions et réflexions autour de ce sujet.
Qu’est-ce que l’éducation… Vaste question n’est-ce pas ? (Vous voyez venir le paragraphe définition hein ? Vous le voyez ?) Pour le Larousse c’est l’action d'éduquer, de former, d'instruire quelqu'un ; manière de dispenser cette formation.
Pour M.COUSINET c’est l’ «activité d’une certaine nature exercée par l’éducateur professionnel (à l’école) ou amateur (dans la famille), l’éducateur étant défini celui qui à certaines heures, et dans certaines circonstances, exerce une activité spéciale à laquelle on donne le nom d’éducation.»
Il s’appuie également dans son article sur les études et recherche du sociologue DURKHEIM qui lui dit «l’éducation est exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres sur la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné.»
Je vous passe une partie de son analyse et je vous invite chaleureusement à en prendre connaissance ici.
Je relèverai cependant cette phrase qui a retenu mon attention ;
« Et s’il (l’éducateur) se considère seulement comme le représentant de la génération à laquelle il appartient et des générations antérieures peut-il faire autre chose que transmettre à ses élèves l’héritage de ces générations qui peut et qui peut ne pas, les préparer à ce que réclamera d’eux, quand ils auront quitté l’école, la société. »
Il est maintenant temps de faire le lien avec mon expérience passée n’est-il pas ? L’enjeu auquel je faisais allusion et que vous avez certainement perçu c’est que l’éducation ce n’est pas simplement transmettre des savoirs ou des connaissances, c’est transmettre des savoir-être, des façons de penser, de parler, d’appréhender et de vivre le monde. C’est transmettre une partie de qui on est aux générations à venir.
Ce constat, je le fais au quotidien avec ma fille, lorsque je discute avec elle, lorsque je vois le monde avec ses yeux et que je réalise l’impact de mes pensées, de mes paroles, de mes règles mais aussi des règles que j’ai dû respecter. Des paroles entendues et intégrées. De la vision et des perceptions de ma famille. Tout cela impacte la vision du monde qu’elle est en train de construire.
Et cet héritage que je lui transmets tous les jours. Est-il le plus adapté à la société dans laquelle elle sera amenée à vivre ?
Concrètement la Gen X que je suis est-elle à même de comprendre la société de Gen Z dans laquelle elle sera amenée à évoluer ? Cette problématique se pose notamment sur le marché du travail où les jeunes générations sensibilisées aux enjeux sociétaux et environnementaux se retrouvent parfois en décalage avec des entreprises qui ne comprennent pas leurs attentes et leurs besoins.
Alors me direz-vous ? Quelle est ta solution ? Ma solution est simple, c’est celle que j’applique au quotidien: je m’informe, je me forme, j’accepte que le monde évolue. Si d’aventure ces évolutions ne me conviennent pas, j’essaie à mon humble niveau de changer la donne. Cela n’empêchera sûrement pas ma fille de me trouver relou… Mais au moins, lorsqu’elle aura atteint mon âge, elle réalisera que j’ai fait de mon mieux pour essayer de comprendre le monde dans lequel elle grandissait.
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